« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » – Matthieu 6.10
Paroles, paroles …
Il est des paroles que nous pouvons dire, répéter, prier sans se rendre compte de leur teneur, leur profondeur ou au contraire du retentissement qu’ils peuvent avoir. Ainsi, nos enfants parfois vérifient auprès d’Elodie ou moi si les expressions que leurs petits copains ou petites copines leur apprennent, sont ou pas des mots grossiers. Cela, lorsqu’on a la chance qu’ils ne les répètent pas avant de façon inappropriée.
Des mots lourds de sens dans l’épreuve …
Ces quelques mots « que ta volonté soit faite » font partie de cette prière que l’on énonce depuis des siècles, mais des mots qui en disent long. Ils peuvent être si difficiles à dire lorsque l’épreuve est là mais tellement essentiels à notre foi. Ils font partie de cette prière que le Seigneur a appris à ses disciples en ne leur promettant pas une vie toute rose (Matt 6.11). Ils auront à vivre dans leur fidélité au Christ des moments de joie où ils contempleront la volonté de Dieu se révéler devant leurs yeux comme le jour de la Pentecôte. Mais aussi des moments éprouvants, où la gorge sèche et nouée, ils pourraient avoir sans doute de la peine à prononcer ces paroles « Que ta volonté soit faite ».
Ces mots, des petits cailloux sur le chemin de traverse du contentement en Dieu …
Loin d’être une formule magique ou artificielle, par ces paroles, le Christ nous apprend le chemin de traverse qu’est le contentement confiant en Dieu. Il semble parfois que notre monde oscille entre l’abus des privilèges et la revendication excessive des droits. Combien de fois n’entendons-nous pas que tel ou tel à profiter de ses responsabilités pour abuser des privilèges qui y sont liées. Combien de fois ne constatons-nous pas que « le droit à » peut d’une façon porter atteinte à l’autre (par ex. : les pollutions et dommages liés comme conséquences de « notre droit » au confort).
Entre ces deux extrêmes un peu caricaturaux, sans nul doute, « Que ta volonté soit faite » appelle l’homme et la femme de foi à un abandon confiant dans ce Dieu souverain. Il ne s’agit pas ici de s’abandonner à la volonté d’un être impuissant et potentiellement nuisible. Au contraire, il s’agit d’accepter librement de renoncer à résister à Notre Père pour s’abandonner à Sa volonté que l’apôtre Paul définit par « ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Romains 12:2).
Ces mots, des petits cailloux sur le chemin de l’abandon confiant en Dieu …
Jésus ne nous appelle pas à un asservissement aveugle à la volonté divine, mais à un abandon confiant dans celui qui tient entre ses mains « le ciel et la terre ». D’ailleurs, est-il vraiment besoin de prier en ce sens ? Dieu ne va-t-il pas décliner sa volonté sur la terre et le ciel ? Bien sûr, il a déjà fait et le fera encore. Mais, il souhaite par amour pour chacune et chacun, nous y associer en nous appelant à la confiance et au contentement, source de Vie.
Que le Saint-Esprit nous aide à vivre le contentement confiant en Dieu, conséquence de cet abandon à la volonté du Père, rendu possible par l’œuvre du Christ.