Le psalmiste dans ce beau verset du Psaumes 119, nous livre une perle pour ce début d’année 2015, marqué par tant de tourmente. L’actualité avec son flot d’informations nous a submergé, à tel point que penser demeura difficile. Illustration de ce que nous pouvons parfois traverser dans nos vies, de ces instants où les événements s’enchainent, des moments qui nous déroutent, qui perturbent peut-être nos conceptions de la vie, y compris nos convictions chrétiennes. Nous sommes, alors, comme embarqués dans la tourmente, dans un certain brouillard. L’espérance qui déterminait notre cap nous semble faiblir à l’horizon.
Entendons, alors, cet appel à « Marcher au large », à prendre de la distance, de la hauteur. Il y a dans cet appel une invitation à larguer nos amarres pour prendre le temps, le temps du repos, le temps avec Dieu. C’est en Lui qu’est la Paix, la Vie. C’est en Lui, qu’est la consolation et le renouvellement des forces.
Dans cette résolution du psalmiste – « je marcherai au large » – une force de conviction admirable peut éclairer notre sentier pour les mois qui viennent. Il nous invite « à prendre le large ». Nullement pour se détacher de tout ce qui fait la réalité de notre monde, mais pour « rechercher » – élan du cœur et de l’intelligence – les « directives du Seigneur ». Car le repos, marcher au large, consiste à rien de moins que cette belle résolution de chercher la présence de Dieu et de mettre en pratique sa Parole. Facile à dire, même à écrire me direz-vous, mais nous comprenons alors cette belle résolution « je marcherai au large » ; car cela ne va pas de soi, mais c’est une chose si essentielle que de « maintenir le bon cap de nos vies » en laissant les commandes au capitaine de notre vie, l’Auteur de notre espérance.
Je vous laisse, en vous assurant de mes prières, avec un extrait de la règle de Reuilly, qui a pour titre « Détendre l’arc » :
Dégage-toi dans la mesure même où tu t’engages sans compter.
Prends de la distance dans la mesure même où tu communies fraternellement à autrui.
Le cœur humain même le plus généreux, n’est pas inépuisable. Dieu seul est illimité.
À exiger sans cesse le maximum de lui-même, l’être profond se dissocie et se perd.
La parole alors devient vide et la prière inquiète.
Pour retrouver un regard libre sur les événements,
Il faut fuir et se tenir, tranquille et rassemblé, devant le Maître de tout.
Pars donc vers la source cachée de toute chose […] Respire. Reprends haleine.
Apprends dans le repos du corps et de l’esprit la calme lenteur de toute germination.
Reçois la paix du Christ.
Ne te hâte pas afin de mieux courir dans la voie des commandements.