« Le jour où j’ai peur je mets ma confiance en toi » Ps 56.4
Une fois notre radio ou notre téléviseur éteint, un silence retenti après l’annonce de telles nouvelles. Le silence de l’indignation, du choc, de l’émoi, de la peine. Le silence de la gorge serrée qui ne sait que dire, que penser. Tant de vies brisées, de familles endeuillées … le son du silence fait grand bruit après celui des détonations, des coups de feu qui ont mis fin à ces rires, ces discussions entre amis, ces sourires, ces débats bruyants au coin d’un café parmi tant d’autres. Le silence fait grand bruit dans le cœur de ses familles de victime, dans le cœur de chacune et chacun d’entre nous. Que dire ? Qui plus est, faut-il dire quelque chose ?
Le temps est au silence, me semble-t-il, le silence du deuil, le silence de l’intériorisation, le silence de la petite flamme qui crépite en souvenir de ces vies trop vite fauchées par la folie meurtrière dont l’homme est capable.
Le temps est aussi au silence pour laisser poindre la voix du bon berger. Le Berger qui, par sa douce voix sait relever, sécher les larmes, panser les plaies. Le Berger qui sait rassurer ses pauvres brebis que nous sommes, brebis sans doute tremblantes de peur face à une telle contagion du mal. Le Berger qui connait la destinée de ce monde : « Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver d’abord. Mais la fin n’est pas pour tout de suite » (Lc 21.9).
Dans la suite du Psaumes 56, David en proie à l’oppression des Philistins, crie cette superbe parole d’espérance : « Je mets ma confiance en Dieu, je n’ai pas peur. Que pourrais me faire les humains ? ». Oui David, et Dieu à travers Lui, nous appellent à recevoir de Lui la paix, la confiance, l’assurance du repos lorsque les larmes coulent. Pourquoi ? Parce que Dieu tient ce monde et chacune de nos vies entre ces mains. Il est présent, au creuset de la souffrance de toutes ces familles, de notre pays. Ils nous invitent à nous laisser rassurer, consoler par lui pour à notre tour pouvoir consoler (2 Corinthiens 1.3-4).
Dans la confiance et l’assurance, qui nous viennent de celui qui nous devance, nous pouvons recevoir consolation, paix et vie « sans peur ». Mais aussi parce que la « phobie », qui peut résulter de cette menace « invisible », racine grecque signifiant « peur », a souvent une coloration plus négative pour exprimer un sentiment haineux, que nous puissions, alors, apporter, après le temps des larmes et du silence, des paroles de paix, d’amour et d’espérance. En effet, l’amour, la paix et l’espérance nous viennent de ce Dieu d’amour qui s’attriste de tant de souffrance mais qui, bientôt, y mettra un terme. Comme disait Martin Luther King « L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut ». Un amour qui vient de Dieu.
En attendant le jour où nous jouirons de la « lumière de la vie » rayonnant de la pleine présence de Dieu, nous vivons des heures sombres, des heures où nous marchons dans la vallée de l’ombre de la mort. Regardons, non pas aux loups, mais à notre Bon Berger. Exprimons notre compassion, notre solidarité pour les victimes, les familles en deuil, les témoins, les forces publiques, les soignants en priant pour eux. Prions pour nos autorités, pour que Dieu leur donne sagesse et discernement pour circonscrire ce « mal » du fanatisme.
Le conseil vous propose de nous rencontrer demain dimanche à 9h30 au Temple pour un temps de recueillement et de prières. Venons nombreux !
Vous pouvez aussi lire le communiqué de Vincent Miéville suite aux attentats, le président de l’Union des Eglises Évangéliques Libres de France.